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L'équipe "se comprendre"
Face à l’afflux de réfugiés ukrainiens, le service « se comprendre » a engagé près d’une vingtaine d’interprètes en quelques semaines.
« Dès début mars, nous avons commencé à poster des annonces », explique Séda Sargsyan, chargée du recrutement au service d’interprétariat « se comprendre ». Fin mars, un mois après le début de l’offensive russe en Ukraine, 10'000 réfugiés ukrainiens étaient déjà en Suisse.
18 interprètes engagés
« En trois semaines, 18 interprètes ont été engagés, ce qui est clairement hors norme par rapport aux rythme habituel des engagements à « se comprendre », explique Séda Sargsyan. A ce jour, plus d’une dizaine d’interprètes sont actifs dans le canton de Fribourg et une quinzaine dans le Jura et Jura bernois.
Jusque-là, l’Ukrainien figurait parmi les langues dites « rares » à « se comprendre ». « L’Ukraine a sa propre langue et sa propre écriture », précise Séda Sargsyan. Le Russe, 2ème langue obligatoire en Ukraine, est toutefois compris par de nombreux Ukrainiens. Douze interprètes engagés parlent les deux langues, six parlent le Russe uniquement.
Des profils de qualité
« Nous avions besoin de personnes avec de solides compétences linguistiques et émotionnelles, à même de tenir sur la durée. Nous ne pouvions pas nous permettre d’envoyer sur le terrain des personnes elles-mêmes en état de choc », explique Séda Sargsyan, avant de souligner les nombreuses candidatures de qualité : « D’origine suisse, de Lettonie, d’Arménie, d’Ukraine, les interprètes retenus vivent en Suisse depuis plusieurs années et ont une expérience, même modeste, de l’interprétariat ».
A l’instar de la recommandation d’INTERPRET (www.secomprendre.ch), le service « se comprendre » n’a pas transigé sur la qualité. « Chaque interprète a signé un contrat d’un an et le code de déontologie, a reçu une formation de 3 heures, une vidéo de 35’ et un coaching individuel avec une interprète expérimentée », précise Séda Sargsyan. Enfin, le nombre de supervisions a été augmenté.
Forte charge émotionnelle
« Face à l’urgence, le risque est grand d’engager les premiers candidats disponibles. La responsabilité de faire le bon choix face à des situations et des interlocuteurs très touchés émotionnellement a été le plus stressant », relève Séda Sargsyan. La situation se stabilise toutefois à l’été. « Aujourd’hui je me sens soulagée de voir que malgré la forte charge émotionnelle et le peu de temps, des interprètes de qualité sont actifs sur le terrain et sur la durée. Nous avons tenu le choc », conclut-elle. (cb)
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