L'interprétariat: un atout pour le travail social

par Clotilde Buhler | 1 octobre 2023
catégories : NL2-2023

Le service social de Villars-sur-Glâne mise sur l’interprétariat pour le suivi des personnes allophones.

« Nous n’allons pas prendre le risque que les personnes ne comprennent pas avec toutes les conséquences négatives que cela peut avoir. Et ce que l’assistant social dit comme ce que le bénéficiaire a à dire constituent la base même de la relation de confiance inhérente au travail social », explique Francesco Laini, chef du service social de Villars-sur-Glâne. Ici, pas plus de 4-5 bénéficiaires sont suivis avec interprètes. « Les demandes d’interprétariat sont toutefois régulières car nous rencontrons les bénéficiaires chaque mois ». La promotion de l’interprétariat lancée il y a deux ans par le canton de Fribourg a, par ailleurs, favorisé le recours aux interprètes.

Nouvelle habitude

« La promotion est arrivée à point nommée car communiquer avec les personnes allophones était une préoccupation. Mais recourir aux interprètes n’était simplement pas dans la ’’culture du service’’», explique Francesco Laini. Depuis, faire appel aux interprètes est devenu une habitude, adoptée sans difficulté. « En travail social, nous sommes habitués à mener des entretiens à deux ou à plusieurs. Et, au vu du bénéfice, le risque que l’interprète perturbe la dynamique est moindre ». Accessibilité et qualité des prestations des interprètes sont autant d’échos positifs relevés par les collaborateurs. Le service entend dès lors continuer dans cette voie même après la période promotionnelle.

Communication optimale

« La première fois que j’ai fait appel à une interprète, il n’y avait pas moyen de faire autrement. La personne ne parlait pas français et j’avais besoin de créer du lien avec elle », explique Camille Bangerter, assistante sociale. L’aspect linguistique n’est toutefois pas le seul bénéfice observé. « Avec les interprètes, la communication est vraiment complète. Chacun peut s’exprimer et les éléments culturels apportés en termes d’identité ou de visions de la société permettent de mieux prendre en compte la personne dans son entièreté ». Enfin, comme le souligne Francesco Laini, « mobiliser les ressources des personnes, comprendre les freins et mettre en place des projets sont l’essence même de notre métier. Pour tout cela, la communication est indispensable. Si elle fait défaut, la probabilité que la personne puisse sortir de l’aide sociale est fortement réduite ».


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