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L'équipe "se comprendre"
Depuis quand êtes-vous interprète ?
J’ai été engagé par « se comprendre » en 2019. Diplômé en littérature arabe après quatre ans d’université, j’ai enseigné l’arabe en Syrie et au Kurdistan avant d’arriver en Suisse en 2015.
Comment en êtes-vous arrivé à l’interprétariat ?
A mon arrivée, je traduisais beaucoup, au foyer, du kurde et de l’arabe à l’anglais. Avec ma formation initiale, mon conseiller en intégration m’a alors proposé de devenir interprète. J’ai obtenu le certificat d’interprète en 2023. J’ai continué avec les modules sur la procédure d’asile et sur la pratique en mandat d’accompagnement.
Être plurilingue est-il suffisant ?
Connaître les chiffres ne signifie pas savoir gérer une comptabilité. De même, maîtriser les langues est un atout mais connaître les aspects culturel et institutionnel des deux pays est indispensable pour l’interprétariat. De plus, se préparer avant une intervention – modalités d’une audition, maladie rare, etc. - me semble essentiel.
Quelles sont les difficultés du métier ?
Devoir, parfois, répéter les mêmes demandes avec les mêmes réponses peut être pénible. D’aucuns imaginent qu’en insistant, ils vont obtenir ce qu’ils souhaitent. Cela ne fonctionne pas ainsi. Parvenir à le faire comprendre peut nécessiter de la patience. Je constate aussi que certains bénéficiaires font appel à moi car nous sommes un pont entre la vie d’avant et celle d’ici. Le cadre de « secomprendre » est clair mais dire « non » peut vous mettre en situation gênante et le faire incite la personne à continuer de s’appuyer sur vous. J’ai dû apprendre à prendre du recul.
Quels contacts entretenez-vous avec les mandants ?
Cela se passe bien mais il arrive que les professionnels entrent de suite dans le vif du sujet alors que je ne connais rien de la situation. Donner quelques indications avant l’entretien faciliterait la compréhension.
Quelles sont vos motivations ?
Il y a un lien entre l’interprétariat et mon activité antérieure d’enseignant. Je reste dans la « transmission ». Et puis, j’acquiers des connaissances dans beaucoup de domaine. Enfin, l’interprétariat me semble essentiel pour éviter, en cas d’incompréhension, de graves conséquences dans la vie des gens. Pour toutes ces raisons, je me sens fier quand j’ai réussi à faire passer un message.
Octobre, 2024
Depuis quand êtes-vous interprète ?
J’ai été engagée par « se comprendre » en novembre 2021.Auparavant, j’étais bénévole à l’AJAM* pour l’aide aux devoirs avec les enfants arabophones. Là, plusieurs personnes m’ont encouragée à postuler à « secomprendre ».
Qu’en est-il de votre formation ?
J’ai une licence en littérature française et un magistère en didactique. Dès mon engagement, j’ai souhaité me former à l’interprétariat. Aujourd’hui, j’ai le certificat d’interprète et l’attestation du module 4a, spécifique à la procédure d’asile. J’ai également suivi la formation du Ministère public pour pouvoir intervenir dans les Tribunaux.
Quelle différence constatez-vous entre vos interventions avant et après la formation ?
Avant la formation, je ne savais pas comment prendre du recul par rapport à ce que j’entendais et je ne me sentais pas non plus en confiance dans ce que je faisais. En arabe, par exemple, le mot « alhamdulillah » est utilisé autant pour dire « ça va bien » que « ça ne va pas bien ». Au début, je traduisais par un « ça va ». En formation, j’ai appris que j’avais le droit de préciser la réponse afin de « faire le pont » entre la question du professionnel et l’état d’esprit de la personne avec laquelle il communique.
L’arabe est-elle une langue très demandée ?
Le mois dernier, j’ai fait 60 heures d’intervention. Cela a été un record. Il y a eu beaucoup d’interventions par téléphone avec le CFA. Et puis, j’ai grandi en Algérie mais je maîtrise l’arabe de Syrie, d’Irak, du Liban, de Lybie, du Soudan et de Somalie.
Est-ce un métier éprouvant ?
Nous côtoyons des personnes vulnérables et nous traduisons avec le« je » alors que nous-mêmes avons souvent un vécu de migration. Cela peut être éprouvant. Mais c’est un métier passionnant car nous apprenons énormément. Récemment, je suis intervenue chez une hypnothérapeute. C’était une première pour moi comme pour la thérapeute, ravie de voir que la séance avait pu se dérouler normalement.
Quelles sont vos motivations ?
J’ai le sentiment d’être utile et pouvoir se former est une grande source de motivation. Et puis, avoir le droit de refuser des demandes ou bénéficier d’une indemnisation en cas d’arrêt maladie sont des conditions de travail très appréciables pour un métier « sur appel ».
Avril, 2024
Depuis quand êtes-vous interprète ?
Cela fait 17 ans (sourire). Et j’ai rapidement pu commencer la formation d’interprète. C’était très important car je n’avais jamais traduit comme interprète professionnelle.
Dans quels domaines intervenez-vous ?
Au début, j’intervenais surtout en milieu scolaire. Cela dit, on bascule vite vers d’autres domaines en intervenant avec les logopédistes, les psychologues scolaires, le service de l’enfance et de la jeunesse ou la Justice de Paix. Aujourd’hui, le domaine de la santé a pris le dessus. Avec le centre d’expertise de l’AI, par exemple, les demandes ont augmenté. Mais, en portugais, je n’interviens quasiment pas dans le domaine de l’asile.
Même hors domaine « asile », le besoin d’interprète est là ?
Pour les nouveaux arrivants, le besoin reste présent. Le besoin peut aussi rester longtemps surtout pour ceux qui travaillent toute la journée sur les chantiers avec des collègues non francophones et dont les ressources « scolaires » ou financières peuvent manquer pour suivre un cours de langue.
Quelle évolution de l’interprétariat observez-vous ?
J’ai l’impression que l’on est passé de l’interprétariat vu comme un « service » à une optique de « droit » car faire appel à un interprète est mieux compris et reconnu. A mes débuts, les enseignants ont dû se battre. Ils n’étaient plus d’accord de discuter avec la tante, etc. devant des parents qui ne comprenaient pas ce qui était dit. La sensibilisation des professionnels et le développement de la formation des interprètes ont également permis d’évoluer vers plus de professionnalisme.
Est-ce un métier éprouvant ?
La formation joue un rôle pour apprendre à « se protéger ». J’ai toutefois la chance de ne pas travailler avec des personnes venues de pays en guerre. Certes, les problématiques peuvent être importantes (placements, violences conjugales, etc.) mais cela ne représente pas la majorité de mes interventions.
Quelles sont vos motivations ?
Pour moi, l’interprétariat est un travail d’utilité publique car on intervient dans tous les secteurs et au niveau de la communication. J’ai appris énormément par ce métier et je vois que notre intervention permet souvent de faire évoluer positivement les situations. Tout cela a contribué à mon engagement durable dans l’interprétariat.
Depuis quand êtes-vous interprète ?
J’ai commencé à « se comprendre » en septembre 2022. Enseignante en linguistique générale, je n’avais traduit que pour des proches jusque-là. Très touchée par la guerre en Ukraine, j’ai eu envie d’apporter mon aide.
Comment se sont passés vos débuts ?
De mère au foyer, je me suis retrouvée dans un nouveau monde. Mon premier entretien était au Service de l’enfance et de la jeunesse pour une situation de violence domestique. Il y avait énormément d’informations et de longues explications. A ce moment-là, je ne savais pas que j’étais autorisée à prendre des notes.
Comment percevez-vous votre rôle ?
Les interprètes ont une grande responsabilité. Nous sommes un« outil » indispensable pour permettre à deux personnes de se connecter. Même si nous n’intervenons pas directement dans la problématique, sile message n’est pas transmis correctement, les conséquences peuvent être graves. Dès mes débuts, j’ai bénéficié d’une formation d’un jour. Les conseils d’interprètes expérimentés sont des premiers repères très utiles même quand les connaissances linguistiques sont là.
Qu’en est-il de la charge émotionnelle du métier ?
Certes, la charge émotionnelle est forte mais je pense pouvoir gérer toutes ces émotions. Je dirais même que pouvoir aider mes compatriotes m’aide moi-même à canaliser mes émotions. J’ai une compétence et je suis là où je peux être utile.
Comment gérez-vous le fait d’intervenir à la fois pour l’ukrainien et le russe ?
Au niveau linguistique, l’ukrainien et le russe sont deux langues différentes. En intervention, je me présente comme Ukrainienne et je commence en ukrainien mais si je vois que la personne me répond en russe, je continue en russe. Je suis là pour effectuer mon travail d’interprète et favoriser la communication entre les personnes, alors je m’adapte.
Quelle différence faites-vous entre interprète bénévole et professionnel ?
Je pensais que tous les interprètes étaient bénévoles et j’ai découvert un métier. Depuis, j’ai pris conscience que l’approche n’était pas la même. A cet égard, le code professionnel d’INTERPRET m’est très utile. Inconsciemment, avec des proches, les liens vont influencer le discours. En tant que professionnel, l’impartialité et la qualité de l’interprétariat doivent primer. (cb)
Avril, 2023
Depuis quand êtes-vous interprète ?
J’ai commencé à « se comprendre » en décembre 2019. J’ai grandi à Düdingen, là où j’ai appris l’allemand. Ensuite, je suis allée habiter à Granges-Paccot pour apprendre le français, tout en travaillant à Tafers. En Suisse depuis 30 ans, j’étais auparavant gérante d’un magasin et maître socioprofessionnelle.
Comment se sont passés vos débuts dans l’interprétariat ?
Tout est allé très vite car il y avait urgence. L’entretien d’embauche était un vendredi et le lundi, j’avais 3 interventions en 3 langues différentes : macédonien, albanais et français. Heureusement, j’ai été coaché par une interprète de « se comprendre » avant de pouvoir débuter les modules 1 et 2 du certificat, en allemand, à Berne. J’ai beaucoup apprécié cette formation et je souhaite continuer jusqu’au brevet.
En quelles langues intervenez-vous ?
Je parle huit langues mais j’interviens avec les deux langues sources français/allemand pour le macédonien et l’albanais car je me sens parfaitement à l’aise avec ces langues-là. J’ai plus de demandes en français qu’en allemand. Le réflexe de faire appel à un interprète semble moins présent en Singine.
Y-a-t-il une différence entre une intervention en langue source allemand versus français ?
L’intervention est la même mais les francophones s’expriment plus« largement ». Je remarque cette différence avec mon bloc-notes(sourire). J’utilise 1 bloc-notes en 2 semaines chez les germanophones. Chez les francophones, mon bloc-notes est fini après 3 interventions.
Est-ce un métier facile ?
Il faut savoir écouter, sentir comment les gens pensent culturellement. Cela me semble facile car j’ai appris à respecter les cultures et cela permet de se comprendre. Parfois, cependant, on essaie de mettre l’interprète dans un coin de la pièce. Grâce aux cours, j’ai appris à trouver ma place d’interprète et à me préparer à une intervention tant au niveau du corps que de l’esprit.
Que vous apporte ce métier d’interprète ?
Le changement a été radical. J’ai l’impression d’être redevenue humaine et plus uniquement un robot qui travaille. J’aime participer à la vie sociale. Avec l’interprétariat, j’ai réappris à respecter cette facette de ma personnalité tout comme ma diversité culturelle. Et puis, l’interprète ne règle pas les problèmes même s’il contribue à faire avancer les choses. Avant, c’était à moi de trouver les solutions.
Octobre, 2022
Depuis quand êtes-vous interprète ?
Cela fait près de 15 ans que j’interviens comme interprète. J’ai pratiqué bénévolement avant d’être engagé officiellement par la Croix-rouge puis par « secomprendre » en 2010. J’interviens beaucoup en psychiatrie mais aussi dans les domaines juridique, social ou scolaire.
Avez-vous suivi une formation ?
J’ai suivi la « formation de base » organisée par« se comprendre » et, en 2010, la formation d’interprète communautaire avec Appartenances. Ensuite, j’ai continué avec des formations sur la procédure accélérée, l’accompagnement, la violence domestique, les personnes endeuillées, etc. Je termine actuellement la formation en vue du Certificat d’interprétariat.
Qu’est-ce qui vous a amené à être interprète ?
Arrivé en Suisse en tant que réfugié, je n’arrivais pas à me faire comprendre. Plus tard, j’ai réalisé que je pouvais jouer un rôle pour les personnes qui se retrouvaient dans cette même situation. Après 20 ans en Suisse, je pense comprendre les situations et je connais la culture iranienne. Je peux donc être un pont entre les deux cultures.
Quelle est la principale difficulté du métier ?
La difficulté ne se situe jamais au niveau linguistique mais plutôt au niveau émotionnel. Quand quelqu’un n’arrive pas à exprimer ce qu’il ressent même dans sa propre langue, là, j’ai l’impression d’être impuissant. Je peux dire que la personne est triste mais les émotions que la personne vit, l’interprète ne peut pas toujours les transmettre. C’est le plus difficile à accepter à mes yeux.
Après 15 ans de métier, que dire de la charge émotionnelle ?
J’ai beaucoup appris avec les années. Aujourd’hui, je me sens à l’aise avec mon rôle. Au niveau émotionnel, je pense avoir un avantage : j’ai fait de la prison en Iran, on m’a torturé, j’ai vu des centaines de personnes être massacrées. J’ai donc vécu une forte charge émotionnelle pendant dix ans. Face aux souffrances que j’entends aujourd’hui, en position d’interprète, il m’est facile désormais de prendre du recul au vu de ce que j’ai vécu. On ne peut pas éviter certaines difficultés quand on a décidé de quitter son pays. C’est ainsi. Mais la souffrance va passer.
Comment les professionnels vous perçoivent-ils ?
Au HFR (Hôpital fribourgeois), je suis bien connu. De la réception à tous les secteurs de l’hôpital, ils me connaissent. Ils me disent même qu’il me faudrait un bureau (sourire) ! Je pense qu’ils ont confiance en moi.
Octobre, 2021
Depuis quand êtes-vous interprète?
J’ai été engagé comme interprète par le service « se comprendre » en 2013. Auparavant, je n’avais jamais pratiqué l’interprétariat. Aujourd’hui, j’interviens pour l’arabe dans le canton du Jura et le Jura bernois.
Avez-vous suivi une formation ?
J’ai suivi tous les modules et je suis en train de faire le brevet fédéral d’interprétariat communautaire. J’ai également fait une licence en droit au Maroc, une formation de contremaître d’industrie en Suisse et j’ai obtenu un master en criminologie en 2009. Malheureusement, je me suis quand même retrouvé au chômage. Lors d’un stage à Caritas Jura, ma coach m’a parlé de l’interprétariat et du service « se comprendre ». Ne connaissant pas ce domaine, il était naturel à mes yeux de me former.
Que retenez-vous de vos 8 ans d’interprétariat ?
Au début, je n’en dormais plus. Le vécu des personnes que vous rencontrez, la guerre, les violences sont des réalités très difficiles à vivre et à entendre. Je n’ai pas vécu toutes ces souffrances. Mais je me retrouve en eux dans leur parcours d’intégration. En formation et supervision, nous avons eu d’excellents formateurs qui nous donnent des techniques pour comprendre les personnes sans nous laisser surcharger par leur vécu. Cela m’a aussi été très bénéfique à titre personnel pour relativiser mes propres difficultés.
Quelles qualités sont nécessaires pour être interprète ?
Il me paraît essentiel d’essayer de se mettre à la place de la personne. La langue n’est pas la difficulté principale. Une phrase en français peut être traduite fidèlement en arabe mais avoir un sens différent dans sa culture. Je suis très attentif à ce que les mots, le sens et le ressenti soient bien transmis. Quand nous arrivons à cela, j’estime que le message des personnes a été compris. La responsabilité morale de l’interprète est très importante. Se former me paraît donc aussi indispensable.
Que pensez-vous de l’interprétariat par téléphone et vidéo ?
La communication non verbale est « visible » en présentiel. Mais, comme nous l’apprend la formation, certaines questions permettent de « visualiser »la situation même par téléphone. Avec la vidéo, on retrouve cette dimension importante de la communication non verbale.
Qu’en est-il de la reconnaissance de ce métier ?
Aujourd’hui, les professionnels ont bien compris la différence entre un interprète professionnel et une « personne qui traduit ». On sent qu’ils nous considèrent comme des interprètes fiables. Je me sens valorisé, reconnu par eux et utile.
Depuis quand êtes-vous interprète ?
Officiellement, je travaille comme interprète à «se comprendre» depuis 3 mois. En fait, dès mon arrivée en Suisse en 2015, comme je parlais déjà l’anglais, je traduisais bénévolement.
Quelles ont été vos motivations à suivre cette voie ?
La première touche à la solidarité. Pour moi, aider est naturel et puis, nous avons tous vécu le changement radical tant culturel, psychologique que professionnel. A Damas, j’ai travaillé 20 ans comme avocat. Aujourd’hui je dois trouver une autre voie. Ce qui explique ma deuxième motivation, plus pragmatique. La maîtrise du français, la nécessité de bien connaître les structures administratives de la Suisse et le besoin de garder une certaine indépendance professionnelle m’ont amené vers l’interprétariat qui réunit tous ces éléments.
Avez-vous suivi une formation ?
J’ai suivi les modules 1 et 2 qui m’ont formé à travailler comme un professionnel. Avec ces modules, on comprend le rôle de l’interprète, on apprend beaucoup sur l’interculturalité et la gestion des émotions pour pouvoir faire face aux situations difficiles. J’ai également suivi le module 4 sur la procédure judiciaire et 4a sur la procédure d’asile accélérée. Issu du domaine juridique, c’était très intéressant car j’ai dû voir la procédure sous l’angle de l’interprétariat.
Dans quels domaines intervenez-vous ?
Je vais partout. Je n’ai juste pas encore été dans les Centres fédéraux. Naturellement, ma préférence va au domaine juridique. Ma première intervention a d’ailleurs été à la Justice de Paix. Le vocabulaire était très technique et sans interprète, la compréhension aurait été impossible pour le bénéficiaire. Le professionnel aussi a vraiment apprécié ma présence.
Avez-vous rencontré des difficultés en intervention ?
Pas particulièrement… Ce qui est difficile, globalement, c’est de trouver la bonne distance avec l’histoire de la personne. On a le même parcours, les mêmes symptômes parfois. Je comprends tout de ce qu’ils vivent. Il faut savoir garder l’équilibre entre être dans la compassion mais pas trop.
Comment voyez-vous votre avenir dans l’interprétariat ?
Pour l’instant, l’interprétariat répond à plusieurs de mes besoins et favorise mon intégration en Suisse. Cela dit, avec une langue comme l’arabe, on ne peut pas en vivre. Je reste cependant optimiste que, dans l’avenir, dans un pays aussi diversifié que la Suisse, l’interprétariat parvienne à s’ancrer de manière concrète et durable.
Octobre, 2019
Wie sind Sie zum Dolmetschen gekommen ?
Nach 25 Jahrenals Hausfrau wollte ich wieder arbeiten. Da ich multikulturell aufgewachsen binbeherrsche ich viele Sprachen. Ich habe die Ausbildung als interkulturelleDolmetscherin bei Intercultura in Bern absolviert und arbeite seit November2011 bei der Polizei und seit April 2014 bei Comprendi als selbständigeDolmetscherin und seit Dezember 2017 bei «se comprendre».
In welchen Bereichen arbeiten Sie als Dolmetscher?
Im Bildung-,Gesundheits- und Sozialwesen im Kanton Bern (Comprendi) und Freiburg (se comprendre),sowie in der Justiz- und Strafverfolgungsbehörde des Kantons Bern, Solothurnund Freiburg.
Haben Sie Schwierigkeiten in den Interventionenerlebt?
Ein Klient hatein wenig Deutsch verstanden und hat dadurch stets versucht selber zuAntworten. Aus diesem Grund ist der Klient mir dauernd ins Wort gefallen undhat mich unterbrochen. Die zu übersetzende Person war laut und mir und denAuftraggebenden gegenüber sehr vulgär.
Welche Qualitäten sind nötig um Dolmetscher zu sein?
Dolmetscherdienen in erster Linie der Sprache. Die Sprache ist ein Werkzeug und damitunparteiisch. Ein Dolmetscher ist ausSicht der Auftraggeber ein Hilfsorgan und vom Klienten aus ein Verbündeter. DieAussagen dürfen weder in Sprache noch Mimik gewertet werden. Es darf nichtinterpretiert und muss stets wahrheitsgetreu übersetzt werden. Die ethischeGrundhaltung betreffend der Chancengleichheit ist zentral. StetigeWeiterbildungen sind wichtig um bestehen zu können. Die Kurse helfen beruflichaber auch persönlich weiter. Zu guter Letzt müssen auch die Sprachkenntnisseauf einem hohen Niveau sein. Falls es mal nicht funktioniert, muss mankritikfähig und bemüht sein, sich verbessern zu wollen.
Welche Beziehung haben Sie zu den Auftraggebern?
Eine professionelle,freundliche und respektvolle Haltung.
Wie fühlen Sie sich in der Organisation „secomprendre“?
Die Arbeit mit„se comprendre“ ist für mich eine schöne und spannende Abwechslung im Bereichdes Sozialdienstes, die ich sehr schätze. Die Organisation bemüht sich stets,dass wir uns weiterbilden können und bietet Supervisionen an. Mit der Arbeit inder Westschweiz habe ich einen Einblick in einen für mich unbekannten Teil derSchweiz.
Welche sind positiven Seiten in diesem Beruf?
Der Austauschmit den Menschen, die persönliche Weiterentwicklung und die einmaligeGelegenheit eine Hilfe für Auftraggeber und Klient zu sein.
Avril, 2019